mardi 25 novembre 2014

Au bonheur des Ogres, Daniel Pennac

Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.Côté cœur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.Pourquoi moi ?Je dois avoir un don...

Un style d'écriture qui m'as beaucoup plu et un livre vite lu ! ( 5 jours haha)

Au début de ma lecture j'avoue avoir eu du mal à me concentrer pour entrer dans mon roman. Mais j'ai vite été portée par la singularité et la particularité de l’écriture et l'histoire intrigante.

Puis je plonge, ça y est je suis dans l'histoire, finalement le décor se plante vite. Le seul soucis et qui me perturbe toujours autant même au bout du livre : on a du mal à identifier les personnes à percevoir les liens entre eux et à comprendre la place qu'ils ont dans l'histoire ! On finit par se faire une schéma mental (j'avoue avoir hésité à faire ça sur papier ..) et ça va ! Mais je trouve que si on accroche pas directement à l'histoire on risque de poser rapideeeement le livre ..
On retrouvent des personnages particuliers (à limage de l'univers de l'auteur) et atypiques. On sens tout de suite la précision des personnalités de ceux-ci même sans (justement) trop d'infos ! On sens des personnages aboutis alors que l'auteur ne n'en nous dévoile pas beaucoup !
L'auteur nous fait aller d'un à l'autre personnage de bizarreries en bizarreries et on ne comprend pas tout tout de suite (don de Thérèse etc ..)

Perso je m'y suis habituée tout de même et on adhère, le reste fini par suivre.
À nouveau j'ai accroché sur les métaphores et la façon dont à l'auteur d'imager ses propos de façon loufoques parfois ! ("Sa langue sent quelque chose comme la poiscaille rance, le sperme de tigre, le tout-Paris canin." p 27)

Les faits se déroulent à la période de Noël : ce qui est bien tombé vu qu'on y est d'ici 1 mois. L'atmosphère était nickel (surtout en début du livre) et ça mas donné encore plus envie de lire ! Cette proximité était plutôt sympathique et je ne pouvais qu'avoir envie de poursuivre !

J'ai aimé le cynisme de Benjamin, sa façon d'exposer ses pensées à travers les lignes un chouia sarcastiques ! ("A part le fait que j'ai été braqué par un AMX30, rien." p 33)

On découvre une grande fratrie et un système, un modèle familial qu'on ne voit pas souvent. Surtout dans des romans, je trouve. On perçoit alors la complexité des relations familiales et des différents modèles possibles !
Cela nous montre aussi qu'il n'y a pas la famille d'un côté, le boulot de l'autre et que tout influe l'un sur l'autre et qu'une famille peut se constituer dune manière ou dune autre sur les choix de vies dune ou deux personnes ..

Ce qui m'as questionné, interrogé c'est la relation qu'entretient Benjamin avec ses frères et sœurs qui n'est pas claire et reste ambiguë jusqu'à la fin du livre. Ce qui met mal à l'aise par manque de clarté. (Partie prix de l'auteur je pense!)

Ce que j'ai aimé également c'est que dans ce qui est dit (dialogue) on nous parle parfois de ce qui se passe autour et qui n'a rien a voir ! (Parle du chien un moment)

J'ai aimé comprendre au travers de l'histoire la signification du titre vis à vis de l'intrigue .. Ce qui vous verrez, fait un lien avec l'amour amoureux, fraternel et parental en lui même et son sens si l'on va plus loin.

Concernant l'affaire qui traverse le roman sur les bombes qui explosent dans le magasins on se dit : qui tue ? Pourquoi ? Les personnes tuées ont-elles des liens entre elles ? Pourquoi Benjamin est toujours sur les lieux ? Bouc-émissaire dans son boulot bouc-émissaire toujours ? Pourquoi tout converge vers lui, que tout l'accable ?

En bref une histoire pas commune et décalé que j'ai, comme un ogre, dévoré ! 

" Ce qui bousille la création, c'est la référence . " p 70

Ma note Babelio : 4/5

Je trouve que le film prend une note plus légère et douce que le livre ! Sans pour autant squizer l'intrigue qui fais froid dans le dos. Des couleurs et des personnages atypiques à l'égal du livre !

La bande annonce ne m'inspirait pas trop.. J'avais le sentiment que l'on était à coté du livre et des émotions qu'il renvoie.

Et pourtant ..

J'y trouve un univers drôle, beaucoup plus que dans le livre à mon sens. J'ai adoré la façon dont le réalisateur a exploité le potentiel créateur de Benjamin. Ses histoires. Des histoires mises en images de façon réelles. Justement, le réel.. On et entre lui et l'imaginaire et c'est joli, ça rend bien, c'est doux comme du chocolat. (cf Scène de la girafe) Ce qui relate très justement de la « poésie » du livre. Ajouté à cela, une palette de couleurs pastels et mignonettes qui renforce d'autant plus l'effet.

On sens ce retour brutal à la réalité (qui est d'ailleurs mis en scène par Jérémy le petit frère qui ne cesse de dire "Je suis sur que c'est faux ") Ce qui était également présent dans le livre, du moins ça m'avait frappé. Cette sorte d'attitude de dire "Oh ! On est dans le réel là ! Arrête de rêver et de raconter des histoires !"

Et pourtant c'est entre ça qu'on oscille ! Notamment lorsque Stojil « emmène » Ben dans le passé pour lui montrer ce qui se passait dans le magasin à l'époque. J'ai beaucoup aimé ces mises en scènes d'imagination, ainsi que les « effets spéciaux » si on peut appeler ça comme ça (Lorsqu'une bombe explose et que tout est au ralenti, presque figé alors que la scène, elle, garde son rythme).

Concernant le personnage de Stojil, j'm'en foutais un peu dans le livre, mais là je me suis pas mal attaché à lui !

Pour ce qui est des personnages, je n'aime pas du tout la coupe de Ben haha mais bon je l'imaginais quand même bien avec sa barbe et son côté chétif mais si cynique. J 'aurais aimé qu'il le soit plus d'ailleurs dans le film ! Quand a Clara .. Ou plutôt : Louna ! En effet, le réalisateur (vous m'arrêtez si je me trompe) a « fusionné » les deux personnages en un seul ! Que d'ailleurs j'imaginais plus âgée. La relation ambiguë entre eux (dans le livre c'est avec Clara) est bien représentée. Ça nous laisse les mêmes interrogations, le même mal aise.

Le pompier : j'ai ado-ré, je l'imaginais trop comme ça et Julius : est trop chou !

J'ai bien rit avec l'appareil auditif du "petit" que l'on « déconnecte » pour qu'il n'entende pas les discussions de "grands", les "gros mots" et engeulades !

L'intrigue par rapport aux bombes est modifié mais je préfère cette version ! Elle fait plus sens pour moi !

Dans le réel on est presque dans l'imaginé (et non l'imaginaire directement) notamment en terme d'architecture. Le magasin ressemble à une gare je trouve ! A un monument historique ! J'ai adoré. Tout comme le poste de police avec ses baies vitrées (comme au magasin) et ses aires de prison (fait exprès je pense) par ses étages avec couloirs extérieurs.

Un détail qui m'as fait un petit pincement au cœur : Lorsque Benjamin dit de Tante Julia qu'elle a des cheveux roux comme le couché de soleil ou j'sais plus quoi .. Dans le livre y diiiit pas çaaaaa ! Y dit un truc trop joli de fou de la jolistée : Il dit qu'elle a une chevelure « léonine » Ce mot .. et sa signification j'ai craqué : « Littéraire. Qui est propre au lion, qui rappelle le lion : Une chevelure léonine. » (source internet)


Petit méli-mélo de citations cultes du Film :

- « Y sont à toi ces enfants ? Oui ils étaient vendus avec l'appartement. »

- « Quand je pète c'est lui qui pu. »

- « jusqu'à quel point êtes vous bouc ? »


Bref, "Au bonheur des Ogres" c'est aussi et surtout une famille atypique qui fais des "erreurs" parfois (qui paraissent même affolantes à certains moments) mais ça se passe bien et le tout est de pouvoir "équilibrer ce grand jeu familial" comme le dit Ben. 

Pour finir je dirais que je préfère presque la version des faits (bombes et poseur de bombe) du film. (En passant : le générique de fin, j'ai ado-ré ! Il est vraiment très coloré et surtout très bien fait (il fait penser au "Light painting".)

Anecdote : Y a encore pas si longtemps que ça je croyais que "bouc-émissaire" s'écrivait "bouquet missaire". Voila Voila.

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